Communiqué de presse

Montréal (10 juin 2016) – Pour diffusion immédiate

Professeure de l’Université Concordia arrêtée et détenue dans la prison Evin en Iran

Madame Homa Hoodfar, Professeure émérite à l’Université Concordia, a été arrêtée et est détenue en Iran depuis le lundi 6 juin 2016. Depuis son arrestation et sa libération sous caution au début du mois de mars 2016, alors que son passeport a été saisi et que son téléphone, son ordinateur et ses livres ont été confisqués, Professeure Hoodfar a subi à plusieurs reprises des interrogations longues et épuisantes. Empêchée de quitter le pays, Mme Hoodfar a depuis été arrêtée de nouveau et la nature des accusations portées contre elle reste inconnue.

Aucune explication n’a été fournie quant aux motifs de son arrestation et de sa détention. Sa famille et son avocat n’ont pas eu la permission de la voir. Mme Hoodfar n’a pas accès aux médicaments sur ordonnance qui lui sont essentiels pour traiter une maladie neurologique rare (Myastenia Gravis). Comme Mme Hoodfar a récemment souffert d’un léger accident vasculaire cérébral, la détérioration de son état de santé en prison est grandement préoccupante.

Les allégations portées contre Professeure Hoodfar sont dénuées de fondements; Mme Hoodfar est un membre respecté de la communauté de l’Université Concordia depuis 1991, une anthropologue prolifique de renommée internationale admirée tant par ses collègues que par ses étudiants pour l’approche nuancée et rigoureuse déployée dans ses travaux ethnographiques. Ses recherches, qui portent sur les femmes dans les sociétés du Moyen-Orient, sont de nature exclusivement universitaires et ne visent d’aucune façon la prise de positions politiques ou subversives; en réalité, elle a travaillé de façon assidue tout au long de sa carrière dans le but de dissiper les stéréotypes sur le MoyenOrient par une approche strictement anthropologique.

Professeure Hoodfar se trouvait en visite dans sa famille en Iran, mais effectuait également des recherches de nature historique et archivistique sur la participation des femmes dans la vie publique, au moment même où un certain nombre de femmes étaient élues au parlement iranien. Elle est innocente face aux allégations faites à son endroit et est détenue de façon injuste. Nous sommes indignés par ces événements et considérons son arrestation comme une attaque très grave contre sa liberté universitaire. Avec l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU), la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU), et les autres associations facultaires auxquelles nous sommes apparentés au Québec, au Canada et dans le monde, nous demandons à l’honorable Stéphane Dion, ministre des Affaires étrangères du Canada, et le très honorable Justin Trudeau, premier ministre du Canada, d’agir rapidement et de façon concertée afin d’obtenir la libération immédiate et sans condition de Professeure Hoodfar.

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